Probable première donnée documentée de Sittelle torchepot en Algérie
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Probable première donnée documentée de Sittelle torchepot en Algérie | Ornithomedia.com
Le 30 mai 2019, Ali Mehadji a observé et photographié une Sittelle torchepot dans le parc national de Theniet El Had, au nord-ouest de l'Algérie. La Sittelle torchepot ( Sitta europaea) est un ...
Probable première donnée documentée de Sittelle torchepot en Algérie
Le 30 mai 2019, Ali Mehadji a observé et photographié une Sittelle torchepot dans le parc national de Theniet El Had, au nord-ouest de l'Algérie.
14/06/2019 | Non soumis au comité de lecture
Son aire de répartition est très vaste, allant de l'ouest de l'Europe et du nord du Maroc à la Chine et au Japon. Parmi les 21 à 22 sous-espèces reconnues, citons S. e. caesia, à la poitrine chamois-orange, qui niche dans une grande partie de l'Europe (dont en France et dans les pays voisins), S. e. europaea, à la poitrine blanche, qui se reproduit du sud de la Scandinavie au nord-ouest de la Turquie, S. e. asiatica, au dessous entièrement blanc, qui est présente du centre de la Russie à l'ouest de la Mongolie et qui est parfois notée en Finlande (lire Observations de Sittelles torchepots "asiatiques" en Finlande), S. e. hispaniensis, distribuée au Portugal et dans le centre de l'Espagne, et S. e. atlas, qui est localisée dans le nord du Maroc.
La sous-espèce nord-africaine de la Sittelle torchepot ressemble étroitement à S. e. caesia, mais elle est un peu plus grande, avec une queue proportionnellement plus longue, des pattes plus courtes et un bec plus fin. Elle vit dans les forêts humides de Chênes zéens (Quercus canariensis) et lièges (Quercus suber), de Cèdres de l'Atlas (Cedrus atlantica) et de Sapins d'Algérie (Abies numidica) du Rif et du massif de l'Atlas (de Midelt à Télouet). Elle ne s'aventure pas au sud de ces massifs montagneux, comme c'est le cas d'autres espèces forestières comme l'Épervier d'Europe (Accipiter nisus), le Pigeon colombin (Columba oenas), les Pics épeiche (Dendrocopos major) (lire Les Pics épeiches en Afrique du Nord : un petit air d'exotisme) et de Levaillant (Picus vaillantii), le Rougegorge familier (Erithacus rubecula), le Rougequeue à front banc (Phoenicurus phoenicurus), la Grive draine (Turdus viscivorus), le Roitelet triple-bandeau (Regulus ignicapilla), la Mésange noire (Periparus ater) et le Gobemouche de l'Atlas (Ficedula speculigera) (lire A la recherche du Gobemouche de l'Atlas du 30 juin au 8 juillet 2006).
![]() Aires de répartition de la sous-espèce atlas de la Sittelle torchepot (Sitta europaea) et de la Sittelle kabyle (Sitta ledanti), et situation du parc national de Theniet El Had (Algérie). Carte : Ornithomedia.com |
La Sittelle torchepot n'a semble-t-il encore jamais été signalée de façon certaine en Algérie jusqu'à présent : elle est remplacée dans ce pays par la Sittelle kabyle (Sitta ledanti), une espèce endémique à l'avant de la calotte noire chez le mâle, aux sourcils blancs nets, à la gorge blanchâtre et aux parties inférieures chamois, et qui est inféodée aux forêts montagnardes à Sapins d'Algérie et à Chênes zéens et lièges (lire Observation de la Sittelle kabyle dans un nouveau site : la forêt de Lerabaa).
Le 31 mai 2019, Ali Mehadji a observé et photographié une Sittelle torchepot (probablement une femelle) à Aïn Defla (voir la localisation du site d'observation sur Google Maps), dans le parc national de Theniet El Had, situé dans la wilaya de Tissemsilt, au nord-ouest de l'Algérie, et il a publié sa donnée sur le site web Observation.org. Ce parc est un espace de 3 425 hectares qui protège des forêts de Cèdres de l'Atlas, un habitat identique à celui fréquenté par l'espèce au Maroc. Cette observation est particulièrement intéressante car elle constituerait la première donnée documentée de Sittelle torchepot en Algérie. D'autre part, le parc national de Theniet El Had est situé à mi-chemin entre les aires de répartition de S. e. atlas et de S. ledanti.
Avant la description officielle de la Sittelle kabyle en 1975, Heim de Balsac et Mayaud (1962) avaient mentionné des observations de Sittelles torchepots par Malherbe (1855) et par Loche (1858) dans les montagnes d'Algérie, qui étaient peut être en fait des Sittelles kabyles. Gatter et Mattes (1979) avaient toutefois découvert un nid maçonné dans un Sapin de Numidie, ce qui avait fait dire à Vieilliard (1980) qu'il "fallait penser à la présence possible de quelques Sitta europea sur le mont Babor”. La sous-espèce S. e. atlas pourrait-elle donc être occasionnelle, voire nicher parfois dans les forêts montagneuses d'Algérie et y être passée inaperçue jusqu'à présent ? Ces zones sont en effet peu prospectées par les ornithologues locaux, et les observateurs étrangers y sont rares.