Agriculture et lutte contre la désertification en Algérien: DE L'URGENCE D'UNE VERITABLE REVOLUTION VERTE POUR UNE ALGERIE NON PAS SEULEMENT AUTONOME, MAIS VRAIMENT SOUVERAINE...
Si d'un côté nous travaillons à réduire les effets de l'avancée du processus de désertification en Algérie, notamment en continuant à ériger un barrage végétal entre le Sahara et le Tell...
Et que d'un autre côté nous laissons une agriculture complétement irresponsable, polluante, gaspilleuse en eau et surtout accélérant le phènomène de la désertification se développer dans le Sahara...
Alors nous sommes en train de vouloir guérir la peste d'une main tout en diffusant le choléra de l'autre.
Aucune considération populiste d'ordre économique ou social ne serait être valable pour défendre cette réalité ainsi que les immenses périls, la colonie de serpents dans l'oeuf qu'elle couve dans notre dos.
Tout simplement parce que l'on est en train d'empoisonner nos sols, nos corps et même l'esprit de toute une région au nom d'une autonomie alimentaire qui n'est pas souveraine; puisqu'elle dépend au fond de l'importation de nombreux produits étrangers et qu'elle met en grave danger la santé écologique et sanitaire de tout un pays.
Certes, la transition vers une autre agriculture en Algérie, plus écologique et donc plus logique à tous les niveaux, ne se fera pas sans heurts ainsi que traverser une période difficile.
Mais sans payer un tel prix à court et moyen terme, il nous faudra en supporter un bien plus cuisant; et cela avec des impacts beaucoup plus durables et nuisibles pour l'économie, tout comme l'environnement et donc l'équilibre social de notre pays.
On ne se détache d'aucune drogue ou dépendance, sans efforts et sacrifices au présent. Mais de telles privations génèrent toujours, certes bien plus tard, des gains bien plus grands, durables et bénéfiques.
Il ne s'agirait plus de continuer à entretenir l'immaturité de toute une société, au nom d'une paix sociale qui n'a pas d'autre objectif que de maintenir en place un égo-système de médiocrités prédatrices.
Il est bien question ici de mettre la responsabilité au centre du discours social, économique, environnemental et politique de l'Algérie du 21ème siècle en devenir.
Les compétences algériennes pour effectuer cette transition existent ici et ailleurs. La volonté des consommateurs algériens de consommer des produits sains est également en nette progression. Une conscience écologique est en train de resurgir dans l'esprit de la société algérienne.
Reste le courage politique, notamment pour reduire l'influence néfaste de tout un écosystème de prédations économiques, locales, régionales, nationales et internationales, qui n'auront aucun intérêt à faire passer la santé ainsi que le bien-être écologique de toute une nation avant leurs bénéfices personnels
La souveraineté ne s'obtient qu'au prix de la responsabilité et de la vision sur le long terme. non pas seulement en payant le prix de l'autonomie par des coûts environnementaux si lourds qu'ils mettront en danger tous les fondements même d'un développement durable, serein et équitable de notre pays.
Nous n'avons pas plus de dix ans, avant la grande catastrophe, qu'on se le dise...
Karim Tedjani