"Convention de Doha sur le sort du thon rouge : peu d’incidences sur l’Algérie" par Ziad Abdelhadi
Pêche en Méditerranée

Par Ziad Abdelhadi
En raison de par sa position géographique, l’Algérie reste très à l’écoute sur tout se qui ce décide sur le sort du thon rouge. Comment ne pas l’être puisqu’il est avéré que ce poisson, grand migrateur, se reproduit uniquement dans le golfe du Mexique et en Méditerranée où se font 80% des captures.
Donc, si une décision venait à être prise par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (ICCAT), dont dépend la pêche en Méditerranée, d’interdire totalement la pêche au thon rouge jusqu’à une reconstitution constatée des populations, notre pays n’en serait que grandement pénalisé.
Mais pas autant que nos voisins tunisiens qui n’ont eu de cesse, depuis quelques années, de développer ce type de pêche à telle enseigne que la Tunisie est devenue le pays de pêche au thon rouge par excellence. Dès lors, on comprend facilement pourquoi la Tunisie, tête de file des pêcheurs nord-africains, défend avec acharnement de laisser ouverte la pêche au thon rouge. Chose tout à fait légitime dans la mesure où ce pays engrange annuellement des sommes importantes à partir du commerce du thunnus thynus.
De plus, ce voisin s’est rapproché des pays de pêche membres de la Ligue arabe pour les convaincre de s’opposer à la résolution de Monaco qui vise à inscrire le thon rouge dans l’annexe I de la convention de la CITES, c’est-à-dire parmi les espèces animales les plus menacées d’extinction. Cette inscription a été proposée par la principauté de Monaco en 2007, suite à un constat faisant état de la disparition des deux tiers des stocks de cette espèce en Méditerranée et ce, entre 1957 et 2007 et de 82% en Atlantique ouest entre 1970 et 2007. A noter également que la principauté de Monaco avait déposé, bien avant la tenue de la convention de Doha, une proposition auprès de l’ICCAT visant à suspendre le commerce international du thon rouge d’Atlantique Est et de Méditerranée. Cependant, elle s’inquiète du «lobbying» du Japon et des efforts de la Tunisie pour rallier la Ligue arabe contre sa proposition.
Le Japon, faut-il le rappeler, consomme plus de 80% du thon rouge pêché dans le monde.
C’est pourquoi il entend s’opposer à une inscription à l’annexe I, jugeant que l’espèce n’est pas menacée d’extinction. Pour en revenir à la proposition de Monaco, elle a reçu, à ce jour, le soutien -outre les 27 pays de l’UE- des Etats-Unis, de la Norvège, de la Suisse, de la Colombie, du Costa Rica, de l’Equateur et de la Serbie.
A noter aussi que la proposition monégasque a été examinée jeudi dernier à Doha et elle a de fortes chances d’être approuvée à partir du moment où il a été fait constat que «le thon rouge n’est pas pêché pour satisfaire les besoins alimentaires des populations mais pour alimenter un marché hautement spéculatif» ont insisté des partisans de la résolution de Monaco (...)
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