Ecologisme mondial, Islam universel et nature Algérienne...
Une tradithérapeute moderne et une pharmacienne voilée , deux musulmanes travaillant de concert pour préserver notre savoir des plantes algériennes, tout un symbole...
Que nous enseigne entre autre, le miracle des 99 attributs d’Allah ? Que l’unité absolue n’est pas de nature absolutiste, que l’essence de la diversité qui anime ce monde ne peut qu’être inaccessible à notre entendement, nous qui ne savons que mettre des termes rarement justes sur les choses que nous ressentons et pensons avec les limites de notre corps et de notre esprit humain.
Quel autre mot peut signifier à lui tout seul quatre-vingt-dix-neuf attributs à la fois, et ne comporter que cinq lettres ?
Amour ? Peut-être, en Poésie, on lui a reconnu tant de synonymes… Mais avouez qu’en fait, il est question de la même chose, sinon d’aimer et d’être aimé en retour…
C’est pour cela qu’il ne peut y avoir d’absolu humain qui ne s’oppose à l’infini diversité de la nature sur terre. Ce monde a été créé pour être un à travers tout et rien ; c’est-à-dire naitre, se reproduire, et mourir, puis renaitre en autre chose qui sera utile pour le maintien de la vie sur Terre… Monocultures, monopoles, tout ce qui est monomaniaque est ennemi de la nature, au regard du combat qu'elle mène pour se maintenir en autant de formes qu'Allah est Unique.
Comme elle engendre et à été engendrée, d’écosystèmes en milieux, de biotopes en habitats, de la terre à la poussière, la Nature ne pourra jamais être le culte des Algériens, qui préfèrent de tout temps servir plus les maîtres que leurs créations et, admirer un Artiste plus grand et miraculeux que son Œuvre sur Terre ainsi que dans le reste de l’univers.
Mais, qui voudra risquer alors de nuire à cette biodiversité dont les clefs de la logique ne sont pas à notre portée ? Surtout si ne sommes pas hommes et femmes de sciences pour en percer les secrets… Comprendre le comment ne fait que soulever avec plus d’ardeur la question du pourquoi et de son auteur. Et la Science est la seule voie garante de l’Islam tel qu’il est écrit dans le Coran, une révérence assumée aussi fondatrice pour ce pays que le jour de sa libération d’un joug imposteur.Qui pourra évoquer l’écologie en Algérie sans intégrer cette matrice insolvable, même par un pur et dur capitalisme écocidaire? Peut-être ceux qui construisent pour le monde musulman un capitalisme ou un anticapitalisme certifié hallal mais pas garanti pur musulman.
Il faut proposer d'autres alternatives complétement hors de toutes les formes d'absolutisme en vigueur en Occident depuis qu'il est Empire...L'inquisition version Islam? Une incohérence, tout autant que de s'imaginer pouvoir décider de ce qui est vraiment juste et bon pour la nature sans admettre son ignorance à l'égard de son essence; qui peut juger les croyances d'un homme ou d'une femme tant qu'elles ne perturbent pas les lois démocratiquement admises entre eux? L'islam ne dit-t-elle pas que nous ne pouvons juger que les actes, dès lors qu'ils nuisent à autrui, mais aucunement la nature de leurs auteurs; nous en sommes incapables par essence, par faute d'égo et d'essence même de notre être.
L'écologie algérienne peut se reposer sur les nombreuses prescriptions écologiques du Coran et des hadith du Prophète; convertir les immams à des prêches insistant encore plus sur cette dimension de notre religion. Jadis, le marabout ou le saint local était le plus éfficace à faire de la crainte d'Allah el Soubhanou un formidable argument de persuasion pour calmer les ardeurs écocidaires des douaris algériens. En tant que religion sociale, politique et économique, elle ne peut également qu'être celle de l'environnement.
Ce n’est pas pour autant que l’écologie du Maghreb se doit d’être seulement d’inspiration religieuse ; pour la simple et bonne raison qu’il n’y a pas que des scientifiques qui pratiquent l’Islam et sûrement pas que des ignorants qui ne le font pas. La diversité, l’éclectisme de notre monde humain est à l’image de ce que doit rester la biodiversité sur cette planète dont nous sommes les invités et non les hôtes, puisque tout ce qui ne peut être Unique et Juste à la fois est condamné à avoir un début et une fin.
Et, puis, il me semble que, là encore, il ne faudrait pas dénaturer les droits des devoirs qu’ils incombent. Certes, la nature est un don, mais, en aucun cas il n’est prescrit dans le Message d’en disposer sans compassion et sobriété. Durant mes nombreux voyages en Algérie, j’ai été choqué de déplorer à quel point la notion de ressource naturelle et d’héritage étaient corollaires dans la psyché de biens des gens.
« C’est le pétrole et le gaz du Peuple » puisqu’il est né sur le sol qui les a produit, sans, qu’au fond, aucun Algérien ou être humain sur terre ne soit capable de produire du pétrole… Et tant que la nature en produira, pour se libérer de déchets millénaires, les Algériens se disent peut-être qu’ils assureront l’avenir des Algériens de demain, après que des millions d’années auront fait macérer les tonnes et les tonnes d’ordures qu’ils sèment partout où ils passent. Comme si, au lieu de planter des arbres, on plantait ici dans les sols du pétrole…
L’Algérie, en tant que pays musulman d’Afrique du nord, ne peut être cohérente avec sa nature profonde sans développer une économie sobre, efficace, durable, solidaire, égalitaire et respectueuse de la nature. Une vraie nation de la sorte ne saurait cultiver autre chose que le respect de la vie qui nous entoure et le choix toujours de la science pour justifier ses croyances et inspirer ses actions.
Si l’Islam est le radical différent entre l’écologie occidentale et celle qui doit émerger en Algérie, par exemple, il ne doit l’être que si c’est celui qui ne s’adresse qu’aux gens de science et de raison, celui qui parle aux êtres humains dotés d’un cœur ouvert comme le Livre d’un Message universel. Cet Islam n’interdit pas la connaissance et le savoir car il ne se pratique pas par des esclaves modernes, mais bien des serviteurs consentants d’une Unité miraculeuse car multiple et cohérente à la fois ; une harmonie de chaque instant, pour l’éternité d’une profonde tolérance pour la parfaite imperfection de notre nature humaine.
L’écologie occidentale est déductive par essence, elle célèbre à la fois un néo paganisme qu'elle se réclame tout autant fille de la Science; mais elle n’est pas toujours sensible à l’induction spirituelle si chère aux orientaux, qu’ils soient d’ailleurs musulmans ou non. De même que le communisme ou le capitalisme chinois ont su se démarquer de leur souche occidentale et rester profondément confucéens, l’écologie du Maghreb doit être inscrite dans les particularités de notre nature ethnique et culturelle. De même que les asiatiques ont toujours été si prompts à s’inspirer de leur environnement pour innover, mais aussi des bonnes idées venues d’ailleurs; comme le Coran exalte d'ailleurs à chercher la science jusqu'en Chine si cela est nécessaire …
Le tout est de ne pas oublier la nature qui nous anime et s'articule autour de nous...