Focus: " Zones Humides en Algérie #1"
#1
Un patrimoine national, une valeur ajoutée potentielle pour bien des économies locales en Algérie...
Beaucoup trop de zones humides comme celle de Oued Kebir (Skikda), sont victimes d'actes irresponsables comme cette retenue collinaire en amont. On pourra, au passage, apprècier la différence de couleur d'eau qui suggère les vertus de ces sites naturels sur le filtrage de l'eau. (Photo: Tedjani K.)
La Direction Générale des Forêts algérienne a répertorié en 2006 pas moins de 1451 zones humides sur le territoire Algérien. 762 sont naturelles, 689 artificielles.
Leurs types sont très variés, ce qui fait de ce pays, un formidable terrain d’exploration pour la préservation des zones humides dans le monde ainsi que leur mise en valeur par une gestion intégrée. A ce propos l’Algérie a ratifié en 1982 la Convention de Ramsar pour la protection des zones humides d’importance internationale, s’engageant ainsi s’investir dans la gestion intégrée ainsi que la préservation de 50 sites dont la superficie représente, toujours selon la même source officielle, 3 millions d’hectares, soit 50% de la superficie totale estimée des zones humides en Algérie.
La Convention de Ramsar définit les zones humides comme « […]des étendues de marais, de fagnes, de tourbières ou d'eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, où l'eau est stagnante ou courante, douce, saumâtre ou salée, y compris des étendues d'eau marine dont la profondeur à marée basse n'excède pas six mètres ».
Ce sont des sites autant utiles écologiquement, que potentiellement très rentables. Selon les Nations Unies, la valeur des zones humides à l’échelle mondiale est estimée à 15 000 milliards d’Euros, ce qui représente environ la moitié de la valeur globale des écosystèmes planétaire qui avoisine les 33 000 milliards.
Elle contribuent au développement d'une grande partie de la biodivesité mondiale alors qu'elles ne représentent que 6% de la surface terrestre.
Elles sont aussi donc rares, mais aussi fragiles. Il est possible de dire, pour certains cas, que leur dégradation peut s’avérer irrémédiable. Pour d’autres, comme celui devenu célèbre du Lac Reghaia dans la wilaya d’Alger, des miracles de résurrection sont possibles. Mais faut voir de telles fins heureuses comme des exceptions et souvent le fruit de la succession de fortuneux événements.
De la santé écologique de ces zones humides, dépend également celle des hommes et des femmes qui résident à leur périphérie ou dans leur enceinte. Parce qu’elles influent sur la qualité de sources alimentant des régions voisines, le rayonnement de leur rôle écologique est loin d’être local. Un marais peut filtrer jusqu'à 153 000 litres d'eau en une journée.
L'objectif de ce dossier, qui va se développer au fil des semaines et de mes propres recherches, est de vous donner envie d'aimer ces zones humides et, pourquoi pas, de vous investir dans leur protection, ou bien encore, dans leur mise en valeur. De nombreuses créations d'emplois pourraient être à la clef...
Karim Tedjani