« L’écologie du plus petit… »
L'humanité dans la nature...
Quand on parle d’écologie, le plus souvent, il est question d’agir ou de ne pas faire ; rarement, il s’agit d’être et encore moins de laisser-faire.
On étudie généralement « oekos », la maison, l’habitat, le milieu et la nature biologique de ses locataires, mais aussi les interactions entre eux, ainsi qu’avec leur environnement. Mais de l’esprit ?de la nature des êtres vivants ?de l’essence même de la relation entre la nature humaine et l’environnement ? On ne dit pas grand-chose, au fond, dans la sphère de l’écologie politiquement correcte. Tenter d’évoquer toute forme de relation spirituelle entre notre espèce et ce qui l’entoure, relève, soit du prosélytisme religieux, du paganisme arriéré ou bien encore du plus obscur ésotérisme…
L’écologisme vert-dollar n’est pas spirituel. Il est même parfois intégriste laïc, et, se pose comme « Le » radical commun à toute l’Humanité ; tandis qu’il scande jours et nuit les vertus de la (bio) diversité. Il aspire à protéger, préserver, conserver, ce qui a su se passer de lui pour évoluer pendant des millénaires. L’environnement devient un argument électoral, commercial, la source d’une nouvelle croissance continue. Un développement éternellement durable, puisque le capitalisme est prêt à redonner au père noël sa couleur originale pour avoir un peu de répis avant sa chute inévitable : le vert.
Parce que c’est la couleur la plus présente sur le globe, nous dit-on, elle doit être le symbole de ses admirateurs. Une seule couleur ? Est-ce que l’on peut se définir par un seul chromatisme, une fois que l’on a goûté au parfum des myriades de couleurs de la vie sur terre? Est-ce que la musique pourrait être stéréotypée par une seule note, ou une tonalité, sous prétexte qu’elle est la plus utilisée à travers le monde ? D’autant que, on le sait depuis toujours, nos couleurs sont des illusions d’optique, des inventions humaines. Essentiellement, la nature n’a pas de couleur.Si ce n'est celles de l'ombre et la lumiére...
Cette approche reflète une optique de surface, une volonté inavouée ou inconsciente de globaliser, d’une autre manière, être humain et tout ce qui ne l’est pas. Mais, ce grand tout nous englobe, nous habite, parfois même nous pénètre, comme l’air et les organismes évoluant à l’échelle du micro univers. D’un côté « l’Homme » et de l’autre « La Nature ». L’un, libéré « enfin » de toute humilité spirituelle, est censé être le maître et donc le protecteur ; celui qui détruira même la planète s’il perd la raison. L’autre, l’esclave, la victime, qui a besoin de vos voix ou de vos deniers pour panser au moins ses plaies, tandis que notre homo sapiens moderne la torture de son Graal en alliage d’uranium appauvri…
« Penser global, agir local », la doxa d’une imposture… A mon humble avis, pour bien vivre notre environnement, ou comprendre la nature, il faut d’abord peut-être la ressentir comme étant soi-même une partie intégrante de l'Unicité qui lie l'atome à l'esprit. Chaque homme ou femme de notre espèce, est un maillon utile et précieux d’un immense écosystème, tout comme tout ce qui est, quel que soit sa façon d’exister. Ce qui nous différencie du reste de la biosphère est un don, certes, sûrement un privilège. Mais, d’un point de vue écologique, quel est un des principaux piliers de la vie sur cette planète ? Le lombric, un tout petit ver de terre qui a réussi à développer l'économie la plus altruiste de la planète. A-t-on déjà déploré un excès de lombrics dans un sol? Non, et cette espèce est une des plus ancienne rescapée de l’Evolution…
« L’arbre, ce peut-être moi aussi. L’oiseau me ressemble également. La montagne avance, l’eau mémorise, l’air transporte, le poisson respire, le mouton mange, les planent pensent… » C’est personnellement ce que je me dis régulièrement. Quand je caresse l’écorce d’un cèdre, le grain d’une pierre, la cime de l’eau ; quand je respire le parfum agréable d’une belle fleur, ou d’un fruit ; quand je ferme les yeux, et que j’écoute la symphonie des bruits vivants qui m’entoure, je ressens quelque chose qui n’est pas définissable par un autre mot que : gratitude.
Je me sens encore plus petit que le ver de terre qui, lui, est capable d’occuper un hectare avec un million de ses individus et faire du bien à la terre. Allez mettre ne serait-ce qu’un Américain, un Français, ou même un Algérien dans un hectare pour se nourrir, se loger, produire tout ce qu’il consomme depuis qu’il se comporte comme un consommateur-producteur et non plus, ni un chasseur-cueilleur ou un éleveur agriculteur. Cela s’appelle l’empreinte écologique et, il faudra plutôt jusqu’à neuf hectares pour répondre aux désirs du M. Smith moyen !
Le comportement individuel, c’est la plus petite particule des grands desseins. Et pourtant, elle est telle l’œuvre de milliards de milliards de vers de terre qui remuent même les montagnes et nourrissent les sols pour qu’ils soient fertiles et généreux pour autant d’organismes vivants sous, dans et au-dessus de la terre. Un geste simple : « koul ou wekel », manges et nourris tes prochains… Vivre et laisser vivre…