"Un jardin sans poison ni chimie " par Anne-Isabelle Aebli
Cet article parle de "lâcher prise" face aux mauvaises herbes et surtout de ne plus pratiquer une culture aseptisée.
Karim
Source: http://www.24heures.ch/loisirs/vous/jardin-poison-chimie-2009-05-13
Un jardin sans poison ni chimie
Chaque année, 130 tonnes de pesticides sont utilisés dans nos espaces verts. Bien souvent, ils filent directement dans la nature. Des alternatives simples existent. Conseils et explications, entre potagers et plates-bandes.
Anne-Isabelle Aebli
Entretenir le gazon, désherber les plates-bandes et le potager, nettoyer les allées, faire disparaître la mousse du toit: autant d’activités à faire dès le retour des beaux jours. Saines… à condition de ne pas ausculter le contenu des arrosoirs et des pulvérisateurs!
Heureusement, les parades aux préparations toxiques sont nombreuses, rappelle Xavier Allemann, maître horticulteur spécialisé dans les plantes vivaces et la production écologique.
La plus simple consiste à développer une manière de jardiner qui tire parti des bienfaits de la nature. Cela impose de renoncer au jardin aseptisé et tiré au cordeau pour recréer un espace panaché dans lequel va se développer une biodiversité belle et utile. «Il faut tendre vers l’équilibre naturel»,note le spécialiste de Cormérod (FR). Son Autre Jardin est un magnifique exemple d’espace aménagé de manière à satisfaire la faune, la flore et les humains.
Epargner la nature constitue un enjeu de taille. «Un seul gramme de pesticide rend impropre à la consommation 10 000 m³ d’eau, soit l’équivalent de quatre piscines olympiques ou la consommation de 50 foyers de 4 personnes durant un an», rappelle la CIPEL (Commission internationale pour les eaux du Léman).
Savoir lâcher prise
«En Suisse, plus de 320 substances sont autorisées», relève la plate-forme d’information des Services cantonaux romands de l’énergie et de l’environnement. Les jardins privés et espaces verts publics consomment, à eux seuls, quelque 130 tonnes de ces produits destinés à tuer les êtres vivants.
Très souvent, ces substances toxiques filent directement dans la nature, polluant ruisseaux, lacs et nappes phréatiques. Elles menacent l’environnement aussi bien que notre eau de boisson. Les herbicides ne sont pas moins dangereux: leur usage est d’ailleurs interdit pour l’entretien des routes, chemins, places, toitures et terrasses depuis 2001.
Alors, faut-il renoncer au plaisir d’avoir un beau jardin? «Pas du tout», rétorque Xavier Allemann, exemples et conseils à l’appui.
Il faut simplement l’aborder avec une nouvelle philosophie. «On ne peut pas toujours tout avoir sous contrôle», rappelle l’horticulteur. Et de rire: «Le jardin, c’est le lieu du lâcher-prise!»
Plus d’infos
INTERNET
Les sites d’Energie-environnement et de la CIPEL donnent nombre de précieux conseils pour créer un jardin écologique. www.energie-environnement.ch, puis cliquer sur le portail du jardin; www.cipel.org, rubrique Le guide du jardin naturel.
À FAIRE
Xavier Allemann organise de nombreuses journées thématiques dans son jardin de Cormérod, près d’Avenches. L’une d’elles sera consacrée au jardin naturaliste et au jardin d’insectes, le samedi 8 août. Infos et conseils sur www.lautrejardin.ch ou au 026 684 06 53.
À LIRE
50 plans anti-bestioles , de Sarah Ford, aux Editions Larousse. Des idées pas toujours très catholiques, mais qui peuvent être utiles et ont le mérite de faire rire! Prix: 10 fr. 50 chez Payot.